Par hasard { Ariane }

HJ

Les acteurs sont des gens qui sont devenus acteurs parce qu'ils ne se supportaient pas.
- B. Davis -

Samedi après-midi, 16h45.
La journée avait passé lentement, certes, mais ce n'était rien du tout à côté de maintenant. L'horloge avançait à pas de tortue. Yan était venu uniquement pour commander un café, histoire de ne pas s'endormir après les derniers jours qu'il avait passés à courir d'un bord à l'autre de l'île, entre le campus et les fois où Sally lui avait demandé de venir, les millions de travaux sur lesquels il avait pris beaucoup de retard, les quelques rares fois où il s'était autorisé à sortir et à se changer les idées... Inutile de préciser que le jeune homme était épuisé comme rarement il l'avait été. Chose surprenante, il n'affichait pas bonne mine. Il était légèrement cerné. Son agent lui avait d'ailleurs recommandé quelques jours de congé avant une prochaine audition. Heureusement, il ne bossait pas sur des tournages ces temps-ci. Il fallait bien qu'il mette un peu d'effort sur ses études et pire, mieux, impossible de vraiment le dire, sur sa vie sociale. Il avait l'impression d'être carrément en chute libre.

Pourquoi fallait-il que le service soit à ce point mauvais ? Il était pourtant très souvent venu au café sans qu'il rencontre un problème quelconque, mais là, c'était vraiment le comble. Il voulait bien croire qu'il n'y avait pas beaucoup de personnel et que le café était presque vide, mais ce n'était pas à ses yeux une raison valable. L'avoir fait lui même, il aurait déjà eu le temps de boire son café trois fois. Ce n'était pourtant pas si compliqué...
Puis, alors qu'il était toujours accoté au comptoir à attendre avec toute la patience du monde, du moins celle qui lui restait, quelqu'un d'autre arriva derrière lui. Légèrement sur les nerfs, il lança sarcastiquement, dirigeant davantage sa colère contre la serveuse que contre la nouvelle-venue :

« J'espère que vous êtes patient, parce qu'ils sont comme des tortues aujourd'hui !»

Puis, il daigna tourner la tête pour se rendre compte qu'il s'agissait... d'Ariane... Il pâlit un peu.

16h48

Ariane débarquait à la course sur la rue principale. Les trainées de fumée de l'autobus la fit tousser quelque peu, mais encore là elle était en retard. Ce n'était pas de sa faute, son moyen de transport avait eu quelques problèmes mécaniques et il lui avait fallu toute la patience et paisibilité pour rester calme et sereine. Pour dire, son père avait perdu son emploi et les études à Wakefields coutent très chers. Pour payer la fin du semestre, la jeune femme avait du prendre une petite jobine à temps partiel au café Rosenberg. Les horraires étaient flexibles et cela lui permettait de rester sur l'ile malgré les quelques petits pépins qu'elle avait eu avec Monsieur Ledger, le directeur.

Arrivant pressée, elle avait croisé Emily avec son Juan à la sortie des cours. Elle lui était redevable du temps passé avec elle lors de son éloignement de Yan. Cela avait été difficile, vraiment. Alors, l'étudiante fut résignée à suivre son amie dans les party de beuveries où quelques fois elle avait la chance d'être malade, chose qui n'arrivait pas souvent. Ces nuits, elle voulait les oublier à tout prix. Noyer sa tristesse dans l'alcool n'est jamais une bonne chose finalement. En même temps, celle-ci avait délaissé les teintures pour ses cheveux, retrouvant le noir jais que sa grand-mère d'origine asiatique lui avait laissé un héritage.

Poussant la porte, elle remarqua aisément le jeune homme qui attendait visiblement pour du service. Le dévisageant quelque peu, elle resta quelques secondes, immobile à le regarder. Sur ce, il porta une plainte à voix qui la réveilla un peu et croisant son regard elle alla chercher son petit tablier de travail pour venir elle-même à la caisse. Andrea, sa collègue arriva derrière elle avec une nouvelle caraffe pleine de café. Il était difficile de rester neutre en le voyant, mais malgré tout Ariane demeura professionnelle. Il n'y avait pas d'autres clients que Yan qui attendait pour être servi.

-Que désires-tu, enfin que puis-je te servir?

« Euh... un cappuccino glacé...»

« J'ignorais que tu travaillais ici...»

Il n'avait pas changé, du moins physiquement. Ariane demeura professionelle, nettoyant les alentours avec une petite lingette qui trainait là. Elle voulait essayer de ne pas faire voir qu'il la troublait encore. Effectivement, depuis qu'ils s'étaient éloignés du au fait que la jeune femme s'était sentie trahie en le savant prochainement père d'une autre fille. Cela faisait déja un peu plus qu'un mois à présent. Celle-ci se souvenait de tout. Son insomnie, son désir de se rapprocher de lui, d'être à ses cotés, le choc, la douleur qu'avait occasioné la nouvelle. Cela avait surtout été son choix dans tout cela et il fallait maintenant vivre avec les conséquences.

Andrea partit donc pour faire le cappucino glacé à la machine tout en lanceant un clin d'oeil à sa collègue ne sachant toute l'histoire. Pour elle, Yan Laurie était un playboy séduisant et le fait qu'Ariane ait la chance de le servir lui pincait légèrement le coeur, mais bon. Pour sa part, elle releva le regard vers celui-ci lorsqu'il lui posa la question de sa présence ici. Nettoyant ses mains dans le tablier, elle évita son regard durant ses explications, il n'était question de voir de la pitié, surtout venant de lui.

-Mon père a perdu son emploi... Comme tu sais, la session coute cher et pour les prochains mois c'est le moyen de financer mes études.

Elle vint par la suite se mordre légèrement la lèvre inférieure. La machine à cappucino émettait un son énervant et elle ne savait pas comment réagir devant celui qui avait été son meilleur ami et amoureux durant quelques temps.

Yan ressentit un énorme malaise quand il apprit que le père d'Ariane avait perdu son boulot. Bien entendu, ce n'était nullement de sa faute et même si il l'avait voulu, il n'aurait strictement rien pu y changer, mais tout de même. Il s'était un peu éloigner de la jeune femme, par obligation, parce que les évènements en étaient arrivés à cela, mais cela ne voulait absolument pas dire qu'il ne se préoccupait plus d'elle comme avant et qu'il ne tenait plus à elle. Il lui portait toujours de l'affection, c'était évident et quoi qu'il arrive, ça ne changerait pas.

« Je suis désolé.»

Répondit-il tout simplement, beaucoup plus calme à présent, mais toujours aussi bouleversé. Il se sentait presque mal d'être là à venir acheter un cappuccinno, à se plaindre du service malgré le fait que celui-ci ne soit pas le meilleur... Enfin, Ariane était plutôt professionnelle, mais sa copine... D'un autre côté, il contribuait un peu à son salaire... Mais enfin, tout en revenait au fait qu'ils étaient l'un face à l'autre, incapables de vraiment avoir une conversation. Au lieu de cela, ils parlaient d'autres choses, s'évitaient du regard...

« Et toi... Comment tu vas ?»

La question qui tue. Néanmoins, que pouvait-il dire d'autre ? Il se questionnait sincèrement sur son état, espérant fortement qu'elle se porte bien. Il voulait savoir, même s'il était impuissant d'y changer quoi que ce soit... En partie.

Ariane détestait être aussi directe, aussi franche. La perte d'emploi de son père aurait bien put être caché et cela n'aurait pas changé vraiment la conversation. Yan avait été pendant si longtemps son confident, son meilleur ami, puis plus qu'un ami et amoureux, que présentement elle ne savait dans sa tête sur quel ''lui'' elle devait se fier. Cela faisait un bout de temps qu'ils ne s'étaient adressés la parole malgré les fois où elle l'avait croisé dans le corridor ou même dans la rue. Elle avait tant de choses sur son coeur et Emily passait tout son temps libre avec son Juan. Son désolé parut vrai et elle souria en quoi. La jeune femme n'avait pas encore mis la commande sur la caisse enregistreuse qui attendait toujours patiemment.

-Ça va...

Dit-elle sur un ton évasif qui ne disait pas grand chose finalement. Il était politesse de lui demander à son tour comment il allait, mais sa langue ne se dénoua point. Andrea arriva donc avec le brevage et le passa à sa collègue. Lorsqu'elle fut pour lui donner, ses mains se mirent à trembler et évidemment le cappuccino se retrouva sur le comptoir aspergeant légèrement l'acteur. Se réveillant soudainement, elle vint alors prendre une lingette et fut le tour pour se retrouver devant lui, essuyant son chandail en se maudissant.

-Je suis désolée Yan... je ne voulais pas...

Tête basse, elle essayait de garder ses larmes et de ne pas croiser son regard. Pour sa part sa collègue préféra aller préparer un autre brevage de façon nonchalente.

Évidemment, Yan sursauta lorsqu'il reçut tout le contenu de la tasse qu'Ariane était sur le point de lui servir. Disons qu'il n'était pas déçu que ça n'ait pas été un café brulant... Sans doute l'aurait-il trouvé un peu moins drôle... Dans le moment, il ne savait pas trop comment réagir, mais une chose était certaine, il ne lui en voulait pas un seul instant. Comment aurait-il pu lui en vouloir pour si peu ? Il avait bien vu que ses mains tremblaient, tout cela... Il avait compris qu'elle se sentait tout aussi mal que lui dans la situation, sinon plus encore.

« Non... ça ne fait rien... c'était un accident...»

S'empressa-t-il de répondre lorsqu'elle bredouilla quelques excuses. La pauvre semblait carrément au bout du rouleau et il était très bien placé pour comprendre le sentiment qu'elle avait, mais il faisait tout pour ne pas le laisser paraître. C'était un fait étrange tout de même... Yan avait toujours été doué pour jouer la comédie, démontrer des émotions, même les plus dures, devant une caméra... Néanmoins, lorsqu'il s'agissait de la réalité, il avait beaucoup plus de difficulté avec son côté sentimental.

« Dis, tu ne peux pas t'asseoir un moment ? Je crois que ce ne serait pas une mauvaise chose qu'on parle un peu...»

Il soupira. Il le fallait. Maintenant ou un autre moment, mais comme ils étaient là tous les deux, aussi bien en profiter.

Ariane avait un stress considérable sur les épaules. Maintenant qu'elle devait payer toutes ses études, il arrivait aussi que le directeur, Monsieur Ledger, était sur son dos et la surveillait de près depuis qu'elle n'avait point respecté le couvre-feu que rares suivaient. Ses notes chutaient et elle se sentait très seule, n'ayant plus personne qui parler. Des cernes se voyaient en dessous de ses yeux, du aux nombreuses nuits au sommeil trop légers. Bref, elle n'allait pas très bien et de boire autant de café à son travail alors qu'elle n'en buvait jamais n'aidait pas.

Pour sa part, Yan essaya de la rassurer, de dire que ce n'était pas grave, mais c'était bien le contraire. Elle avait voulu paraitre forte, mais tout cela avait été que tentative ratée. Il avait toujours été là pour la soutenir et maintenant elle avait peine à survivre un mois sans sa présence. Tandis qu'elle essayait d'enlever le liquide de sur la veste du jeune homme, il renchérit en proposant de s'asseoir quelques instants. Fermant les yeux quelques instants, elle se retourna vers sa collègue.

-Je ne me sens pas très bien Andrea... je vais prendre ma pause tout de suite...

Dit-elle avant de trouver un chemine jusqu'à une banquette libre où elle s"assit en sa compagnie, insécure et peu confiante d'elle-même.

Yan entendit la jeune femme annoncer à sa collègue qu'elle allait s'arrêter quelques secondes. De toute manière, au nombre de client, ça ne pouvait pas être très grave. La collègue en question ramena un nouveau cappuccinno glacé à Yan juste avant que les deux jeunes n'aillent s'installer à une table. Le jeune homme se contenta d'acquiescer d'un bref signe de tête en souriant faiblement, par politesse uniquement. Il n'avait pas tellement le coeur à ça, il n'y avait plus qu'Ariane qui lui importait dans le moment présent. Il espérait vraiment pouvoir être d'une quelconque aide à son moral, même s'il craignait de plutôt faire le contraire. Ils s'installèrent. Yan se sentit obligé de briser le silence le premier.

« Je déteste les malaises... Je ne passerai pas par trois-cent détours...»

Dans un pénible effort, il leva les yeux vers elle pour la regarder droit dans les yeux. Elle semblait si misérable en ce moment et ça le rendait profondément malheureux. Il avait un besoin urgent de tenter de changer quelque chose, de mettre un peu de joie dans l'air. C'était lourd tout cela.

« Je suis désolé de t'avoir fait autant de mal... Je sais que je l'ai déjà dis, mais je tiens à le répéter. Ça n'a jamais été dans mon intention. Je n'ai envie de faire de mal à personne. J'ai fais des erreurs, d'autres non. Je dois assumer. Et Sally ne mérite pas ce qui lui arrive non plus, surtout pas de le vivre seule. Je regrette que ça nous éloigne, que ça te blesse, mais je serai un beau salaud si je n'étais pas auprès d'elle...»

Il baissa les yeux. Il savait qu'il avait raison, même si il avait le coeur gros rien que de prononcer ces paroles. Heureusement qu'il avait toujours eu un don pour parler... pour s'exprimer.. enfin...

Il était difficile de rester immobile devant lui, assise prenant ses propres doigts dans ses mains, tic nerveux. Il était toujours aussi imposant, en tout cas, depuis leur séparation hâtive. Ariane avait tenté bien que mal d'essayer de l'éviter, mais comme toujours le destin le remettait sur sa route. Ils n'avaient point le coeur de parler de leur éloignement, mais avaient-ils le choix? Yan fut le plus courageux des deux et se lancea tête première en commenceant sur le fait qu'il s'en voulait aussi et s'excusait à maintes reprises. Il était vrai que la jeune femme le blamait quelque peu sur ce qui était arrivé, mais jamais elle ne lui attribuait la faute entièrement.

-Mais si tout cela ne ce serait arrivé... Est-ce que tout aurait été comme avant? Je veux dire avant que nous soyons rentrés de voyage? Je sais que c'est égoiste de ma part, mais personne ne semble prendre mon parti dans cette histoire. Je me sens si seule...

Le poignard qu'elle avait dans le coeur depuis déja un bon moment continua de s'enfoncer davantage plus la conversation avanceait. Il était difficile de suivre et on put remarquer des petites larmes couler du coin de ses yeux d'emeraude.

-Je veux juste savoir si j'ai toujours une place, soit même minime dans ton coeur...

« Je suis désolé... C'est juste que... te voir comme ça, malgré tout, ça me rend heureux.»

« Personne ne peut réellement savoir ce qui se serait passé... Mais ça aurait sans doute été différent... Et ne va pas croire que tu n'as plus ta place, tu... sais bien que c'est faux.»

Il souriait et Ariane se sentit encore plus mélangée de la situation. Souriait-il, car il trouvait la situation amusante ou bien était-ce car il éprouvait toujours de tendres sentiments envers elle? L'ambiance était lourde et le revoir continuait de percer une lame dans son coeur, mais en même temps, elle avait été habituée à cette douleur au fil du temps. Peut-être que finalement une relation compliquée où elle n'avait aucune chance était ce qu,elle désirait? Mais bon, il était heureux de la revoir et c'était réciproque si celui-ci n'aurait pas mis les pieds ici pour la voir dans son uniforme de travail et apprendre qu'elle devait elle-même présentement subvenir à ses besoins.

-Mais d'abord, quelle place puis-je penser avoir? Je t'aime encore... comme rien de tout cela ce serait passé, mais ce n'est sans doute pas le role que tu me vois jouer dans les prochains actes...

Dit-elle en détournant le regard et en faisant assécher ses mots plus ils venaient vers la fin. Lorsqu'elle parlait de prochains actes, il était question des prochains moments de sa vie et Ariane l'aimait toujours éperduement. La preuve, il n'aurait qu'à lui dire de venir avec lui et elle le suivrait sans se poser de question, il lui demanderait de l'embrasser, elle le ferait aussi, il lui demanderait de le suivre dans ses appartements et elle suivrait encore...

« Quelle place ? Moi aussi je t'aime, tu le sais bien.»

« J'ignore tellement quoi faire... pour que les choses aillent bien...»

La situation était des plus délicates, mais en même temps Ariane se sentait lasse et ne désirait plus combattre quitte à trouver les solutions les plus faciles qui pourraient se retrouver face à sa personne. Elle avait toujours aimé Yan, même après toutes les heures qu'elle l'avait écouté parler de ses conquêtes ou après toutes les épreuves qu'ils avaient du passer chacun de leur coté. Ce fut donc pourquoi lorsque celui-ci lui confirma le fait qu'il l'aimait encore, il n'y eut qu'une seule pensée chez l'étudiante à cet instant.

-Et moi donc... mais j'y ai si penser... et...

Elle se leva même de son banc. Ariane arrêtait de réfléchir pour une fois. Il venait de lui dire qu'il l'aimait alors que pouvait-elle demander de mieux? Elle fit quelques pas le séparant d son banc ne sachant vraiment comment il allait réagir. Tout doucement elle vint le rejoindre et maintenant à ses cotés, elle s'approcha pour poser sa tête sous la sienne tentant une accolade sans prendre en compte tout le reste, seulement que lui et elle à présent sans personne d'autre. Tout chez lui lui avait manquer, sa personne, sa présence...

-Je ne veux plus me battre...

Yan avait froncé les sourcils lorsque Ariane exprima le fait qu'elle y avait beaucoup pensé.. Ha oui, ça il n'en doutait pas, mais il ne comprenait pas vraiment quel était le message caché sous ce début de déclaration. Légèrement inquiet, il continua de l'observer alors qu'elle se levait de son banc. Alors, il eut l'impression qu'elle allait lui annoncer qu'ils valaient mieux pour eux qu'ils ne se quittent. Il avait soudainement l'impression d'avoir le coeur gros, imaginant toutes les fins possibles à la situation et bien franchement, elles étaient toutes aussi horribles les unes que les autres. Puis, elle vint près de lui et elle lui dit qu'elle ne voulait plus se battre. Lorsqu'elle le prit dans ses bras, Yan resta surpris, encore plus qu'il ne l'était déjà. Il ne s'était pas du tout attendu à une telle chose, c'était même ce qui, selon lui, était le plus improbable de se passer...

« Ariane...»

Murmura-t-il après un instant de réflexion et de confusion. Il ne pouvait plus s'en sauver. Depuis quelques semaines, son esprit était constamment brouillé et il ne savait plus où donner de la tête, ni comment le faire. La volonté était une chose, une bien belle chose même, mais ce n'était pas tout. Il fallait également trouver les solutions et les bonnes. Ça, il l'avait appris à ses risques et périls. Les bonnes intentions ne menaient pas loin, et elles étaient rarement comprises des autres personnes de l'entourage. La vie était difficile, pas vrai mister Laurie ? Le jeune homme glissa tendrement sa main dans ses cheveux comme il l'avait fait si souvent. Lui-même avait fermé les yeux en fait. La sentir contre lui comme ça lui faisait un bien fou. Il se sentait soulager d'un énorme poids, même si il était parfaitement conscient que rien n'était réglé.

« Je ne veux pas me battre moi non plus.»

En soit, cette phrase était un peu stupide. Il aurait fallu qu'il soit vraiment débile pour réellement en avoir envie, mais là n'était pas la question. Il voulait simplement qu'elle le sache vraiment. Tout cela devait être très difficile, spécialement pour elle, mais il était toujours là et elle, elle l'était toujours dans son coeur.

Yan semblait perplexe, mais il était peut-être écrit dans le ciel qu'ils étaient faits pour vivre ensemble finalement. Malgré qu'elle avait essayé de tout coeur de s'éloigner, après tout le mal qu'elle avait reçu, elle n'avait pu détacher son coeur ni son regard de celui-ci. Elle l'avait toujours aimé et elle l'aimerait sans doute à jamais. C'était la première fois d'une puissance aussi forte, le fait qu'elle voulait respirer le même air que lui, vivre à ses cotés, l'aider dans sa carrière. Il lui avait tant apporté en contre-parti. Il l'interpella comme pour essayer de voir si c'était la solution, mais encore là la jeune femme avait sa tête sous la sienne, contre son torse. Le creux de ses bras était le meilleur endroit au monde.

-Je t'aime.

Murmura-t-elle en prenant délicatement son visage de ses mains et venant l'emmener jusqu'à ses lèvres pour un baiser qui n'avait jamais gouté aussi bon en plus du soupson de café qui s'y trouvait à cause du cappucino. Elle se foutait de Sally et y ayant déja repensé, évidamment, c'était Yan qui était parti, ce n'avait été qu'une liaison d'un soir. Il voulait certes remplir ses responsabilités, mais en revenant au baiser premier, l'étudiante se souvint que leur dernier baiser de la sorte remontait à leur voyage dans les Rocheuses, une expérience qui lui avait manqué. Maintenant qu'elle était en complete rémission une idée lui vint à la tête.

-Tu fais quelque chose cette après-midi?

Dit-elle entre deux baisers avec un sourire et un regard coquin se foutant bien de son travail pour l'instant. Le connaissant, il serait très difficile pour lui de refuser une si alléchante offre d'une si belle jeune femme...

» ~ Ariane Theron ~
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